Ce dernier papier peint s’intéresse à la fonte des glaces par le motif de l’iceberg. En conséquence de l’élévation des températures, que l’artiste explore plus précisément dans le papier peint La chaleur, présenté au Cégep Édouard-Montpetit, ces énormes blocs de glace se détachent des glaciers millénaires et dérivent sur les océans, contribuant ainsi à la hausse du niveau de la mer et à la perte de l’eau douce nécessaire à la vie sur terre.
Dans l’imaginaire populaire, les icebergs évoquent fascination et danger, en étant fortement liés au naufrage du Titanic et à sa dramatisation pour le cinéma. Le volet sonore du papier peint y réfère directement, par entre autres des extraits de la pièce musicale The Sinking of the Titanic de Gavin Bryars. Mais l’artiste semble aussi jouer de cette connotation par les représentations des icebergs comme des diamants brillants et affilés, sur un fond progressivement plus sombre évoquant une plongée dans les profondeurs.
Les images des parties émergées, tirées de tableaux de Lawren Harris, amènent à l’esprit l’expression « la pointe de l’iceberg », signifiant une difficulté qui n’est au fond qu’une manifestation d’un problème beaucoup plus vaste. Difficile de ne pas y voir le péril environnemental auquel nous faisons face mais dont nous ne semblons pas saisir l’ampleur, à l’instar des musiciens jouant toujours sur le navire qui sombre.