Si l’ensemble du corpus Les papiers peints de demain s’intéresse aux effets du réchauffement de la planète sur l’environnement, celui-ci aborde directement la chaleur, qui en est le principal symptôme. L’artiste réfère à la hausse des températures au cours des 30 dernières années par l’inclusion de graphiques, mais elle utilise aussi des symboles comme le soleil et la flamme du torchage de gaz naturels pour illustrer une chaleur de plus en plus suffocante autour du globe.
Le brûlage des résidus gaziers sur les sites d’extraction de gaz de schiste et pétrole expose l’opposition entre des considérations économiques, puisque diriger le gaz naturel vers d’autres utilisations est très coûteux, et écologiques, puisque cette pratique relâche du méthane dans l’atmosphère. Plus nocif que le CO2 à cause de son pouvoir réchauffant beaucoup plus grand par unité, le méthane provient , entre autres, de l’agriculture, de la gestion des déchets et de l’industrie pétrochimique. Dans ce dernier secteur seulement, un contrôle des émissions comme celui prévu au Gobal Methane Pledge, adopté à la COP26 en 2021, aurait le potentiel de réduire le réchauffement global à 0,7 °C à l’horizon du 22e siècle.
Les images du soleil font référence à des illustrations datant de plusieurs siècles, où les représentations du soleil et de la lune portent des visages humanisés. En s’associant à cet astre, signifiant la puissance et la vie, la royauté – notamment le Roi-Soleil, Louis XIV – légitimait son plein-pouvoir sur ses sujets et se plaçait symboliquement au centre de l’univers. Ainsi, le choix de ce motif induit la présence métaphorique de l’être humain au sein du corpus des papiers peints. La musique insouciante qui l’accompagne, générée à des fins commerciales en tant que trame de fond motivante pour les environnements de travail, restitue ironiquement notre inaction, voir notre inertie collective, alors que l’on peut aussi entendre le tonnerre qui gronde au loin.
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