Les papiers peints de demain / La forêt boréale
Ce papier peint représente un enchevêtrement de branches d’épinette noire, à partir d’un motif répété, agrandit, rapetissé ou renversé pour donner l’impression d’une forêt boréale touffue, vue en relief. Les couleurs vibrantes de l’image et l’effet d’abondance que ces arbres donnent dans la pièce font penser aux vastes étendues sauvages du nord du Québec. Néanmoins, la fine ligne qui morcèle le papier peint créé une géométrie qui évoque plutôt un rapport utilitaire à la forêt en tant que ressource à exploiter. Ici comme ailleurs, elles sont en effet menacées par les activités de l’industrie forestière et par les évènements météorologiques extrêmes comme les feux de brousse, qui nous privent des effets bénéfiques des végétaux sur la régulation du climat. Car en plus d’emprisonner le carbone, les arbres contribuent au cycle de l’eau et à l’augmentation du couvert nuageux, qui aide au refroidissement terrestre, en plus de la protection de la biodiversité.
En accédant aux sons par les marqueurs ronds dans l’image, il est justement possible d’entendre les chants d’espèces d’oiseaux de la forêt boréale, comme la pygargue à tête blanche, le pic à dos noir et le mésangeai du Canada, menacés autant par l’exploitation commerciale des forêts que par les changements climatiques qui, selon les chercheurs, modifieront significativement leur environnement dans un futur rapproché. Une citation inspirée d’un entrepreneur en construction met également en lumière notre instrumentalisation de la nature, alors que nous banalisons, et parfois, romanticisons, le fait de planter des arbres en tant qu’antidote aux effets des changements climatiques, sans bien considérer qu’il est plus efficace de conserver que de tenter de reconstruire la nature.
Conservatoire d’art dramatique et de musique de Montréal et École nationale d’administration publique (ÉNAP)
4750 Av. Henri-Julien # 050, Montréal, H2T 2C8
Les papiers peints de demain / Boreal forest
This wallpaper depicts a tangle of black spruce branches, using a motif that is repeated, enlarged, shrunken or reversed to give the impression of a dense boreal forest, seen in relief. The vibrant colours of the image and the effect of abundance that these trees create in the room are reminiscent of the vast wilderness of northern Quebec. However, the fine lines that crisscross the wallpaper create a geometry that evokes a utilitarian relationship to the forest as a resource to be exploited. Here, as elsewhere, they are threatened by the activities of the forestry industry and by extreme weather events such as bush fires, which deprive us of the beneficial effects of plants in regulating the climate. This is because, as well as trapping carbon, trees contribute to the water cycle and increase cloud cover, which helps to cool the earth, as well as protecting biodiversity.
By accessing the sounds via the round markers in the image, it is possible to hear the songs of boreal forest bird species such as the bald eagle, the black-backed woodpecker and the Canada chickadee, all of which are threatened by both commercial logging and climate change, which, according to the researchers, will significantly alter their environment in the near future. A quote taken from a building contractor also highlights our instrumentalisation of nature, as we rationalise, and sometimes romanticise, the planting of trees as an antidote to the effects of climate change, without properly considering that it is more effective to conserve than to attempt to rebuild nature.